lundi 26 octobre 2015

C'est quoi ce vin?

Le vin fin.

Quelle est la différence entre boire un vin et le déguster? Les deux font en sorte que vous en consommiez... tout se trouve dans le temps.

Déguster : 

La bouteille est apportée, vous prenez le temps de regarder ce que c'est. Quel est le producteur, le type de cépage(s) employé(s), bref, toutes les informations qui feront en sorte de vous "mettre en soif" (le but est de vraiment vouloir y goûter). Une fois le vin versé, il faut regarder un peu de quel bois il se chauffe ce vin. Est il en jeunesse, vieilli, sur le déclin. Possède-t-il beaucoup de larmes, est-il foncé, pâle, transparent? Ensuite, le nez. Quels sont les arômes les plus marqués, est-il très aromatique ou très peu? Aurait-il gagné à passer quelques temps en carafe, ou il est fin prêt à être dégusté? Finalement, la bouche. Vous saurez enfin si il est bien équilibré, si il gagnerait à vieillir ou si il est à son plein potentiel. Avec quoi l'auriez vous accordé, quel plat l'aurait sublimé?

Combien de temps prend cet exercice selon vous? Une minute... deux, voire moins? Est ce que le jeu en vaut la chandelle? Oui! Voici la seule façon d'apprécier un vin à sa juste valeur. Ce n'est que la moindre des choses afin de l'apprécier et de savoir ce que vous aimez afin d'aiguiller vos prochains achats. Il existe une panoplie de livres sur la dégustation et tout autant de sites internet sur le sujet. C'est d'une simplicité enfantine et vous serez TOUJOURS gagnant au bout de la ligne.

Boire : 

Étape 1 : Ouvrez la bouteille.
Étape 2 : Versez une bonne rasade
Étape 3 : Buvez
Étape 4 : Répétez 2 et 3 quelques fois et ensuite l'étape 1, suivies de l'étape 2 et 3.


Certes, beaucoup de temps gagné... mais plusieurs belles expériences de perdues.

Je lisais dans la "Revue du Vin de France" un article de Jean-Robert Pitte qui - même si il oeuvre en sol français - relatait son expérience dans quelques établissements comme étant plus axé sur le profit que sur le dévouement à transmettre des connaissances. Le business du vin est bien sur du business tout court. Mais comment se fait-il que les personnes oeuvrant dans le domaine sont-ils si peu enclins à faire changer les habitudes de consommation? La formation! L'on répète les étapes 1, 2 et 3 afin de faire un plus grand profit. J'ai moi même expérimenté la même chose dans un bar à vin de Montréal : Peu d'informations sur le produit (je me demande même quelle réponse j'aurai eu... mais bon!), "vous prenez autre chose?" dès que le verre est prêt de la fin... Vous voyez le topo.

Est ce que le marché s'est diversifié tant que ça au cours des dernières années, serons nous prêts à faire des changements sous peu? Des fois, il faut brasser un peu les gens et si vous avez le courage de le faire, ils vous en seront reconnaissants!

Bonnes discussions.

lundi 19 octobre 2015

Ha! les chiffres...

Vin-chiffres.

Vous avez certainement entendu parler de la nouvelle loi qui permettra à plusieurs vignerons québécois d'obtenir le droit de vendre leurs vins hors SAQ, en épicerie ou encore dans d'autres établissements? Coup de théâtre de la part des accords internationaux : Cela favoriserait le vin québécois au détriment des autres. De plus (là, je ne vois pas le problème), le vin devra être composé de 85% minimum de raisins québécois. http://vinquebec.com/node/12868

Ça fait en sorte que la loi tarde à être passée et avec le temps des élections en plus... il se peut très bien qu'elle passe tout droit comme dirait l'autre! Autre parenthèse sur ce revirement de situation, ceci pourrait bien ouvrir - au cas ou le Québec décidait d'écouter ces conseillers venus d'ailleurs - une porte de vente pour les vins venus de partout hors SAQ. Le loup guette et est patient. Je ne veux pas faire peur, nous ne sommes pas encore le 31, mais je crois depuis très longtemps que le marché est sur le point de changer sur la vente des alcools au Québec. L'offre de la SAQ est superbe mais il manque encore de peaufinage dans celle-ci. J'en ai déjà parlé dans plusieurs billets et je continue à croire que le pivot ne tardera pas à bousculer dans l'autre sens sous peu (3-5 ans maximum en étant optimiste). 

2% de grands connaisseurs en vins et vinophiles de tout acabit, une vaste majorité qui aiment bien mais ne veulent pas de détail sur ce qu'ils boivent ("25$ la bouteille?!?, t'es malade!" - Même si c'est un des meilleurs vin qu'ils aient goûté), le Canada 4ème meilleur acheteur de vins au monde dont le Québec qui en est le plus grand acheteur à travers ce même pays. Nous sommes de grands consommateurs et nous aimons l'art de la table en général. Nos influences nord-américaines et européennes font en sorte que ce caractère bien distinct sort haut et fort lors de la prise de notes, de ces chiffres qui ne surprennent qu'avant de mettre les choses en place. Certes, les québécois sont de grands amateurs de vins mais bien peu s'y connaissent (tout comme partout ailleurs à travers le monde!).

Alors, pourquoi diantre ne pas diversifier l'offre et surtout travailler sur l'investissement du marché de la vente du vin et autres alcools? La SAQ qui aime tant les chiffres y trouvera son compte. 

- Prenez les meilleurs vendeurs en succursales, assurez-vous de ne pas en manquer.
- Pointez les meilleurs vendeurs au Québec et élargissez son volume en épiceries et autres points de vente.
- Variez l'offre en succursales en faisant une étude de marché sur la clientèle locale et en faisant confiance aux acheteurs/conseillers qui travaillent sur place.
- Faites des SAQ-cavistes pour les amateurs à quelques endroits spécifiques, pourquoi pas dans les épiceries fines ou tout près?
- Aux futurs salons des vins - que ce soit en importation privée ou autre - pourquoi ne pas travailler un système de commande facile et efficace afin que le client qui aime bien un vin puisse partir avec une ou plusieurs bouteilles une fois le tour accompli?
- Faites de la recherche sur ce qui se passe à travers le monde et adoptez les meilleures pratiques de la vente du vin : adaptez-vous un peu!
- Faire de la carte "inspire" un outil qui vous servira et qui servira aussi le client.
- Travaillez les outils en ligne, surtout sur les téléphones intelligents. La géo-localisation est bien mais peut-être mieux. Que ce soit sur la commande en ligne, réservation de produits ou consultation d'inventaire.
- Autre point : quand un vin est disponible en quantité de "1" dans plus de 10 succursales... faites donc le ménage! (juste de même, ça m'énerve).

Il y a donc de quoi faire et il y a aussi un avenir... à condition de bien vouloir s'y mettre maintenant.

Bonnes discussions.

mardi 6 octobre 2015

Bio que c'est bon!

Dans mon petit panier, qu'est ce qui se trouve de bon?

Même si je le note plus souvent qu'autrement, il difficile de passer à côté de la vague bio. La vague? On dirait plutôt un ras de marée! Il s'agit, sérieusement,  d'un mouvement qui prend de plus en plus de place auprès des vignerons de ce monde. Les revues spécialisées qui relatent le changement de culture d'un domaine "X", passant de la culture traditionnelle au bio, font l'éloge des nouvelles cuvées et les notent mieux que les anciennes... C'est tout de même intriguant.

Les nouvelles générations sont certes celles qui sont le plus attirées par le bio/biodynamie/nature. Les raisons sont nombreuses : L'envie de faire mieux que leurs parents, d'être aussi moins exposés aux produits chimiques que ces derniers, d'avoir une terre vivante, de faire des vins d'auteur, faire confiance à la nature... Bref, plusieurs raisons sont jugées sensées pour passer au bio. Ce qui est surtout valable, c'est que cette façon de travailler est devenue mieux référencée et qu'elle soit passée du stade expérimental à une méthode bien établie. 

Les vins bios gagnent donc en popularité. Ils deviendraient peut-être encore plus populaires si la recette des vins en culture traditionnelle était indiquée sur la bouteille...  Il est aussi plus demandé puisque qu'il est mis en lumière presque partout. Plus il est présenté comme tel, plus la demande est croissante. Dans les revues, blogs, publicités, si le vin est bio, c'est écrit (on ne dit pas que le vin provient de la culture traditionnelle). Sur la plupart des vins en succursales de la SAQ, l'étiquette indique - pas toujours malheureusement - que le vin est bio. La production ayant gagné en expérience a aussi fait en sorte qu'ils soient moins dispendieux.

De mon avis, la SAQ ferait un bon coup en indiquant sur toutes les étiquettes si le vin est bio ou non. Depuis quelques mois déjà, notre monopole devait procéder à une nouvelle façon d'étiqueter les vins produits en culture bio/biodynamie... même si le système qui sert à les identifier est bien au point partout dans le monde! Pourquoi ne pas faire en sorte de produire des étiquettes qui indiquerait la culture du vin en question? Que ce soit un vin : Nature, Biodynamie, Biologique, Culture Traditionnelle/Raisonnée, ou tout autre type, il serait affiché comme tel. Le client pourrait ainsi faire son choix en fonction de ses intérêts/goûts. Il m'arrive souvent de ne pas voir une information si importante lors de mes achats, c'est un grave manque de la part de notre société d'état. Le client doit savoir. 

Partout à travers le monde, les amateurs, spécialistes, vignerons et toute la filière vin font en sorte que le vin issu d'une culture saine passe en vitesse supérieure... quand allons nous emboîter le pas?

Bonnes discussions!

lundi 5 octobre 2015

L'art du vin.

Le millésime et le terroir. 

Les deux petites bêtes semblent s'acoquiner de temps à autre. Pour le plaisir de l'un et la frustration de l'autre. Certes les deux existent, mais quel est le réel effet sur le produit en bout de ligne. Je ne ferai que référence au vin et rien d'autre.

Le millésime, est tout simplement l'année que vous retrouvez sur la bouteille. Celle-ci indique le temps précis ou les raisins ont été cueillis. Ceux qui ont récolté les raisins cette année, seront sur le millésime 2015. Pourquoi est il donc possible que vous ne voyez pas d'année sur la fichtre de bouteille? Parce que les raisins proviennent de plusieurs années : 2015, 2014 et 2011 par exemple. Le but de cet exercice? Magnifier le vin avec les qualités d'un millésime sur les défauts d'un ou de plusieurs autres. La Champage est très forte sur ce plan en conservant plusieurs millésimes sur une production. Se sont des BSA : Brut Sans Année. La signature de la maison est recherchée année après année.  Ils ne sont certes pas les seuls à agir de la sorte. Certaines grandes maisons font aussi dans l'assemblage des millésimes. 

Le terroir lui, est un lieu géographique donné, avec une température qui varie en fonction de cet endroit combiné à la main de l'homme. Donc, si vous possédez un lopin de terre sur lequel vous faites pousser de la vigne, vous avez un terroir. Ce serait surtout les micro-organismes qui donneraient la signature d'un terroir, ses arômes. Les sols, si ils sont bien marqués (tuffeau, craie, silex) peuvent aussi induire une autre signature. Vous devrez quand même faire en sorte que les racines plongent assez profondément pour s'y nourrir. Inutile de dire que si tout ces éléments n'interagissent pas, le nom de terroir ne veut plus rien dire. 

Alors, si vous avez un terroir avec une identité forte et que le millésime est aussi favorable... les chances que votre vin possède une signature précise est chose certaine. Quelque chose me chicote quand même. Lorsque le mot terroir est cité, sur la contre-étiquette, comme étant sublime et que le vin est par la suite mis en fût de chêne neuf, grillé à fond et que tout les moyens techniques sont mis de l'avant afin de faire de ce vin le plus grand qui soit.... je me demande bien ou est vraiment la signature? Au vignoble ou au chai? Si tous les éléments à l'extérieur sont si magnifiques, pourquoi gommer le raisin une fois cueilli? 

Selon moi (et j'espère ici qu'aucun des vins sur cette liste emploie le mot terroir : http://www.lapresse.ca/vins/actualites/201510/02/01-4906079-que-boivent-les-quebecois.php), les seuls producteurs qui méritent de parler du terroir sont les artisans du vin. Le vin qui a une signature mise de l'avant par la façon de faire, l'identité réelle d'un lieu donné, du vigneron qui fait passer le raisin au meilleur de sa forme. 

Sur terroir et millésime, seule la vraie nature du vin peut être citée. Moins est plus.

dimanche 4 octobre 2015

Le chouchou 2015 est...

Ils sont fous ces français!

Il m'arrive de temps à autre de tomber sur une bombe. Point que celle-ci mine mon humeur, bien au contraire... Je parle de bombe gustative. À chaque nouveau millésime, sa nouvelle coqueluche. À la SAQ, dès que les médias sociaux et critiques de ce monde s'emportent, les amateurs ne savent plus ou donner de la tête pour se procurer ses petites perles. Dans les années passées, des Beaujolais (Lapierre, Foillard, Brun et cie), les Elian Da Ros, Occhipinti et autres, sitôt arrivés, ne restaient pas longtemps en tablettes. C'est encore le cas pour la plupart d'entre eux. 

Alors, en cette année 2015, quelle est la nouvelle bouteille de l'année auprès des amateurs? Domaine de la Pinte Poulsard de l'Ami Karl 2012 (code SAQ : 12616515, prix : 24.25$) pourrait bien ravir ce titre honorifique du québécois vinophile. Sur des notes de griottes, de framboises, de sésame, la bouche s'ouvre sur des tanins veloutés et possède un bel équilibre. C'est surtout un vin de copain qu'il fait bon boire pour le simple plaisir de l'activité! Peu élevé en alcool (12%), léger comme un air d'été, fluide tel la rivière dans son lit... c'est le vin pivot de cette saison. De plus, il est passé d'importation privée à notre système avec une baisse de prix avoisinant les 5$. Quoi demander de plus? Peut être un nouvel arrivage.

Et il se passe aussi des moments qui font croire à un avenir meilleur dans le monde du vin. Je suis un amateur des vins d'auteur. Le vin vrai, celui qui fait vibrer, qui transmet la vie. J'achetais donc cette bouteille seulement à cause du nom : Anne-Claude Leflaive. Je la connaissais pour ses vins en Bourgogne, un point c'est tout. Le domaine? Clau de Nell situé dans la Vallée de la Loire. Clau de Nell Grolleau 2012 (code SAQ : 12411763, prix : 40.00$) donc, demande un peu d'air afin de dévoiler sa vraie identité : un grand vin. Une fois la magie de l'aération opérée, il s'ouvre sur des arômes de noyau de cerise, de terre, floraux. En bouche, l'acidité est bien présente et fait office de fil conducteur à tout cet équilibre haut-niveau. Sur le fruit donc, mais avec une telle profondeur, qu'il serait juste de dire que c'est un des plus beaux vins de la SAQ (catégorie "vivante") en ce moment. Je vous souhaite fortement d'y goûter, surtout si vous êtes amateur de vins bio/biodynamiques. 

Au moment d'écrire ces lignes (dimanche AM) - et depuis hier - l'inventaire de ces produits ne sont pas disponibles sur le site de la SAQ.  Le site en question a subi quelques refontes au cours des dernières semaines. Serait-il possible que notre monopole ajoute d'autres fonctions reliées à la carte ou au site www.saqinspire.com ? Bref, dès que vous en avez la chance, faites un suivi sur ces deux bouteilles : plaisir garanti!

Bonnes dégustations!

samedi 3 octobre 2015

Néo-consommateur maintenant.

Le monde du vin - comme on le sait tous - ne cesse de changer et par le fait même, d'innover.

La SAQ lançait en grande pompe sa toute nouvelle carte "inspire". Le but? Vous faire amasser des points et certainement vous encourager à acheter un peu plus. Tous les employés de notre monopole semblent s'être fait invités à partager la bonne nouvelle puisque le mot d'ordre est... la carte! De mon côté, j'y ai adhéré et j'attends de voir la suite sur l'utilité de la chose. Deux fois moins "payante" que la plupart des cartes disponibles ailleurs, je demeure curieux tant qu'à l'efficacité et surtout l'utilité de celle-ci. Est ce que je recevrai des offres ciblées en fonction de mes achats? Des spéciaux faits tout pour moi? L'avenir le dira.

Tout autre ordre d'idée : les vignerons québécois pourraient dans un avenir très rapproché avoir le droit de vendre du vin dans leurs propres établissements. C'est le sujet de l'heure et surtout sur ce que bossent plusieurs politiciens aidés/encouragés par les vignerons. Déjà, les ventes de vins au Québec sont en nette progression depuis quelques mois. Toutefois, le gouvernement tient à mener le bal sur la vente des produits du terroir d'ici... Nous serons certainement avisés sous peu de la décision. Est ce que ce sera en faveur de nos producteurs ou pas? Je crois sincèrement que la réponse sera positive.

Comme j'écrivais déjà sur le sujet, il est fort probable que la vente des vins au Québec connaîtra encore de grands changements au cours des prochaines années. Le commerce du détail subit une forte demande de la part des consommateurs de tout acabit. La SAQ ne sera pas épargnée par cette demande. Les ventes en lignes sont certes en forte progression. Il serait tout de même dommage d'en rester au même niveau encore très longtemps. C'est peut être ici que la carte fera de nouveaux heureux ou qu'elle favorisera la publicité et le conseil virtuel plus précis en fonction du type de client que vous êtes... que nous sommes. 

La vente des vins, qu'elle soit en ligne ou en personne, continue donc d'évoluer. Déjà, si vous êtes détenteur de la carte en question, notre monopole vous demandera de dresser (lors de votre demande d'adhésion en ligne) un portrait de votre consommation. Quels sont vos vins, vos boissons préférées et à quelle fréquence vous achetez.... Bref, elle amassera un maximum d'infos à votre sujet et sera en mesure de vous préparer une offre que vous ne pourrez refuser. Qu'en est-il de la vente en personne? Les conseillers sont de plus en plus à l'aise à vous aiguiller droit dans le mille en fonction d'un accord, d'un budget ou tout autre demande de votre part. C'est très bien! Il demeure que d'autres joueurs sont à même de vous offrir une autre offre (http://www.lapresse.ca/vivre/restaurants/201509/30/01-4905273-cul-sec-resto-a-vins-ou-cave-resto.php) et celle-ci connaît un tel engouement, que ce serait rêver de croire que ça s'arrêtera sous peu.... Le côté humain n'est pas à oublier! 

Alors, à quand la SAQ feutrée, la cave des potes, la pastille client (êtes vous un type "aventurier" ou "fin collectionneur"), le livreur de quartier ou le vrai caviste?

Bonnes discussions!