lundi 24 août 2015

Le nez.

La finesse en dégustation.

Je faisais l'écoute du documentaire "Le Nez" de Kim Nguyen et constatait encore une fois l'importance de l'odorat. Ce sens - si important en dégustation - est à même de dévoiler l'âme du vin. Les émotions reliées aux odeurs sont bien réelles et les souvenirs  en parallèle ont tout autant d'importance.

L'importance du nez est majeure donc. C'est pourquoi, lorsque l'on veut parfaire ses connaissances, il est primordial de pratiquer et surtout d'élargir son spectre olfactif. Comment faire? Tout simplement en ouvrant les narines de temps à autre. Soit en allant au marché, dans un commerce ou dans la rue. Se concentrer sur les arômes et odeurs près de vous, fera travailler vos méninges et élargira votre banque olfactive du même coup.  Les meilleurs dégustateurs sont ceux qui réussissent à garder en mémoire une banque très large d'arômes. Certes, le visuel et le vin en bouche servent aussi à bien cerner un vin, à lui apposer une étiquette par la suite. Comment était-il? Bien, comme ci/comme ça, superbe? La façon de décrire et d'analyser un vin est un art qui se pratique. C'est une série d'étapes qui passe du visuel au nez et au final, en bouche. 

Mais le nez est pour moi la partie la plus intéressante, la plus juste. Souvent je réussis très bien à cerner un vin à travers une multitude d'autres rien qu'en les humant au passage. Parfois le vin est muet mais il a cet aura qui cache un secret, avec un peu d'aération il se sublime. D'autres fois, il est explosif et je n'ai aucun doute tant qu'à sa qualité. Ou encore, il me plaît bien puisqu'il tombe pile dans mon spectre préféré... Les arômes d'un vin peuvent dire milles choses : si il est prêt à être bu ou non, sa qualité, son équilibre, etc.. En fait, vous seriez apte à savoir si un vin vous plaira ou non par le simple fait de vous plonger le nez dans le verre! Si les arômes vous plaisent, les chances que vous appréciez ensuite - positivement -  le liquide sont pratiquement de 99.9%.

À l'avenir, lorsque l'on vous servira un verre, faites l'exercice de vous plonger le nez dedans. Nul besoin de le faire de façon théâtrale si cela vous intimide ou que vous êtes en compagnie de plusieurs personnes. Vous pouvez le humer discrètement, juste avant de déguster le vin en question. Prenez quelques secondes de concentration afin de discerner quels sont les arômes qui s'y trouvent. Au passage et peut être une ou deux autres fois avant de le goûter. Ce moment sera bien imprégné ensuite dans votre mémoire. Le souvenir olfactif est l'un des plus beaux qui soit.. profitez alors de ce moment unique. 

Bonne discussion!

vin-progression.

Arrières pensées misses de l'avant.

Dès la sortie de l'application - sur Android - SAQ, j'en fût fort emballé. Maintenant, après plusieurs années, je me demande si une mise à jour aura lieu un jour ou l'autre? Quelques trucs mériteraient pourtant d'être fixés une bonne fois pour tout. Comme par exemple lors de la recherche, je doit retourner en arrière si le vin sur lequel j'ai cliqué n'est pas celui que je recherchais vraiment. Pourquoi le bouton en question ne lance-t-il pas une nouvelle page derechef? D'autres infos font sortir de la page afin d'être redirigés vers le site web et la précision - contrairement au site en ligne - est loin de proposer tant de choix... Bref, ce serait à retravailler et à remettre au goût du jour!

Les prix de la SAQ? Certes, les vins populaires ont tendance à voir leurs prix augmenter au fil des années pour devenir de moins en moins intéressants aux yeux du consommateur. Ce dernier bien content d'avoir fait la trouvaille du siècle se trouvera moins chanceux lorsque le prix continuera d'évoluer pour atteindre des sommets qui tente un peu moins l'achat... Et que dire de certains restaurants, qui malgré le service et le bel apparat, proposent des vins au verres (et en bouteille) avec une culbute qui fait parfois sursauter? Si l'équipe mise en place vous fait oublier le prix de la bouteille, le jeu en vaut alors la chandelle. Toutefois, si l'expérience est décevante, le prix devrait être vu de temps à autre à la baisse!

Le vin orange serait la nouvelle tendance. Une bien bonne nouvelle. Un site en faisait le nouveau vin rosé et même son futur concurrent. Rien n'est moins vrai. Les deux vins sont complètement différents et il serait injuste de les placer au même niveau. Le vin rosé se décline en plusieurs versions allant du vin de piscine (celui qui fait bon servir bien frais pour le simple plaisir) au vin de gastronomie. Pour ce qui est du vin orange, même si mes dégustations ne sont pas si nombreuses, je le considère d'emblée comme un vin de gastronomie. Son allonge apportée par le style d'élevage semblable au vin rouge lui procure une substance souvent bien marquée. Il peut certes être dégusté seul - pour ceux qui aiment les vins avec beaucoup de corps - mais ils sont mieux appréciés à table en compagnie de plats.

Bonnes discussions!

dimanche 16 août 2015

#DEB2015

Comment plaire aux invités pendant un chic pique-nique?

Lors de ma première expérience au Dîner En Blanc cette année, le joyeux mandat de nous procurer quelques bouteilles me fût assignée. Entouré de quelques milliers de convives, de la musique tonitruante et surtout une ambiance si belle et festive, le vin accompagne mais ne vole pas la vedette!

Nous avions au préalable étoffé ce qui constituerai notre repas entre amis. Par la suite, les victuailles sont placées sur la table et on goûte à tout. Le féru de l'accord mets/vins en perd son latin! Dans mon cas, lorsque cette occasion se présente, je place les vins en ordre de consistance : soit du plus léger au plus complexe. 

La veille, je choisissais 4 bouteilles - tout en blanc - qui allaient certainement nous plaire. Le Bisol Crede 2014 (code SAQ : 10839168, prix : 20.85$) ouvrait les festivités avec ses bulles ephémères comme la soirée... Par la suite, le Domaine de l'Olivette 2014 (code SAQ : 10884559, prix : 24.85$) s'affirmait avec une belle patine qui pouvait tenir tête à la variété de plats et bouchées. Cantina Tollo Pecorino 2014 (code SAQ : 12258068, prix : 20.75$) était bien équilibré et surtout sur le fruit blanc et enfin le Domaine Marcel Deiss Alsace 2013 (code SAQ : 10516490, prix : 24.55$) fit une très belle impression sur le fromage à pâte molle Laliberté de la fromagerie du Presbytère. 

Ma recherche s'aiguillait sur les plats et bouchées que nous apportions mais non pas sur la précision de l'accord. Je recherchais donc un plaisir en bouche qui sur la complexité et aussi des vins qui soient à la hauteur de la soirée! Mandat réussi et pour l'an prochain, mon nouveau défi sera de pouvoir apporter et surtout conserver les vins à une température plus fraîche et mieux adaptée à la dégustation multiple... pas facile sur un pique-nique au milieu de cette foule à la couleur unique et au profil pourtant si varié.

Quelle chance!

lundi 10 août 2015

La mathématique du vin.

Les investisseurs du vin deviennent des mathématiciens.

Quelle ne fut pas ma surprise de lire qu'ont travaillait à un programme servant à mieux évaluer le vin et sa valeur future sur le marché. http://actualite.housseniawriting.com/technologie/2015/08/06/lintelligence-artificielle-devient-un-connaisseur-en-vin/6856/

Surpris oui, mais de penser que c'est incroyable... non. Le marché du vin fait du liquide un investissement. Il intéresse la personne qui voit dans le vin un moyen de faire un profit. C'est tout simple : le vin est dégusté en primeur (avant qu'il ne soit embouteillé) et à partir de cette dégustation, un prix est fixé en fonction de sa qualité. Je vous donne ici la version simple et le processus est souvent plus compliqué. Il peut bien sur avoir de la spéculation et des acteurs qui feront en sorte que le vin se vende au maximum de sa valeur, voire plus. La plupart des vins de Bordeaux sont commercialisés de la sorte.

Les vins ainsi vendus sont ensuite entreposés jusqu'à ce que la maison décide de sortir les bouteilles de l'entrepôt. Par exemple, les vins achetés en primeur via la SAQ sur le millésime 2014 seront livrés à l'automne 2017. Alors, le millésime 2014 a été dégusté par des professionnels en primeur, le prix fixé par les aléas du millésime et de la qualité générale du vin et ensuite mis en vente par les négociants. Et si le millésime s'avère un bon placement, après plusieurs années d'attente, le vin prendra de la valeur. Ce qui veut dire que les vins que vous avez acheté il y a quelques années peuvent se vendre avec un fort - ou faible - potentiel de rentabilité. Il en est de même avec bien d'autres vins qui proviennent de l'Italie, l'Allemagne ou bien d'autres pays au travers le monde.

Les investisseurs du vin sont donc devenus des mathématiciens experts afin d'évaluer au plus près de la réalité possible le pourcentage de profit qui pourra être perçu au final lors de la revente. 

Ce marché est très lucratif si vous avez les moyens d'investir de fortes sommes d'argent. C'est parfois comme la bourse et vous devez faire confiance au changements du marché et à une batterie de connaisseurs en ce domaine. Aucune façon toutefois de savoir si vous ferez un énorme profit ou si - encore pire - vous perdrez de l'argent! Au Québec, cette forme de commerce est bien peu utilisée puisque notre monopole ne le permet pas vraiment. Quelques encans apparaissent comme un vaisseau fantôme à l'occasion afin de faire profiter l'amateur passionné de vins rares... La maison Iegor est (à mon humble connaissance) la seule admise à pratiquer ce genre de commerce. Les vins sont sur de vieux millésimes ou provenant de rares cuvées accessibles enfin au commun du mortel. Je regarde de temps à autre ces encans et ma foi, les prix peuvent en valoir le coup si l'on compare ceux pratiqués ailleurs pour le même type d'activité/mêmes vins.

Qui sait si cette pratique atteindra bientôt notre monopole qui aura un portefeuille à vous proposer à une revente future? Ce serait un bel ajout à sa gamme d'offres compte tenu de son pouvoir d'achat. Et en plus, les investisseurs du vin y seraient certainement fort intéressés!

Bonne discussion!

vendredi 7 août 2015

Le sage et la brise.

Le soleil se trouve dans la bouteille.

L'une de mes dernières visites à la SAQ me réservait une belle surprise : une bouteille sur le millésime 2000 alors qu'en faisant une recherche sur le site, seul le 2006 était disponible... Mystère que je me permis de résoudre en achetant les deux dernières bouteilles restantes à la succursale en question! Le Château Maison Blanche 2000 (introuvable au moment d'écrire ce billet) a une teinte tuilée foncée. Au nez, des arômes tertiaires sur le champignon, le sous-bois, le thé, des notes de prune et de boite à cigares. En  bouche, les stades de la dégustation sont en phase avec le nez et passent sur les arômes tertiaires puis se déclinent vers le végétal et enfin sur le fruit mur. Les tanins sont veloutés et le vin possède encore une belle fougue combinée à son évolution bien marquée. Bref, une vraie opportunité si vous avez la chance - comme moi - de tomber sur une bouteille... Achetez! Le millésime 2006 est au même prix soit à 36.25$ (code SAQ : 00862656)

Autre gamme, celle-ci sur la fraîcheur : Domaine Tselepos Mantinia Moschofilero 2014 (code SAQ : 11097485, prix : 18.30$).  Il est floral comme le printemps, sur des arômes de citron sur un fond de soif et possède une belle fraîcheur combiné à une acidité qui le fait tenir en équilibre... Un superbe vin de soif qui ne passe pas inaperçu. Sa signature bien marquée par le cépage Moschophilero, est unique en son genre. Ce vin ferait une belle impression sur vos poissons surtout si le citron est au rendez-vous!

En terminant, je continue de croire - depuis bien des années - qu'un avenir certain sur les vins à base de cépages indigènes sont à suivre de près. Surtout, il faut encourager et acheter ces vins qui sauront vous surprendre. La Grèce, le Portugal et bien d'autres régions vinicoles sont passées maîtres de cette production qui met non seulement en valeur les vins locaux mais en plus perpétuent une tradition sans nécessairement tomber dans le panneau du chardonnay et cabernet sauvignon de ce monde.... que la France sait si bien travailler. Bravo!

Bonnes dégustations!

jeudi 6 août 2015

Bio ou rien!

Les billets sont de retour... comme moi de vacances!

Pendant que le monde du vin continue à innover et que la tendance bio semble l'emporter sur toute autre type de culture, certains producteurs et agriculteurs ne semblent pas prêts à embarquer dans le mouvement. http://www.atlantico.fr/decryptage/hollande-et-valls-decouvrent-que-ecologistes-et-altermondialistes-ont-ruine-agriculture-francaise-atlantico-business-jean-marc-2253776.html

Certes, l'agriculture est une vocation qui, comme bien d'autres métiers ingrats, (en fait l'entrepreneur en général subit souvent les mêmes conditions!),  demande des connaissances et surtout beaucoup d'efforts afin de réussir à garder le tout en bon état de fonctionnement. Les heures se comptent rarement et la liberté ne tient qu'à un fil... le même qui fait tenir en équilibre le succès de l'entreprise et le défi d'avoir une vie saine.

Les petits producteurs de vin doivent porter plusieurs chapeaux afin de faire le tour de toute la production. Les plus grandes maisons, tant qu'à elles, doivent s'entourer d'une équipe digne de confiance si elle veulent elles aussi faire du bio à la hauteur du nom et de la qualité qui est attendue de la part du client. J'ai déjà fait un parallèle entre les divers types de productions dans le domaine du vin, soit entre les méthodes employées de la vigne au chai. Et maintenant, je me demande si tout ceci est changeable et surtout si certains sont prêts à affronter ce changement? Est ce que la culture traditionnelle peut passer au bio partout au monde? 

La culture bio continue d'avancer partout et les technologies qui lui sont reliées sont de plus en plus maîtrisées. Les différentes méthodes, produits et accompagnements de la vigne sont observées/expliquées et appliquées par la suite sur de nouvelles terres par de nouveaux domaines/vignerons. À peu près partout, des vignobles passent de la culture raisonnée/traditionnelle à la culture bio/biodynamique. Alors, il serait juste d'affirmer que cette forme de culture est applicable partout à travers le monde... même au Québec : http://www.lapresse.ca/vins/201508/05/01-4890520-du-vin-bio-dans-lanaudiere.php

Donc, après un long passage - qui continue - d'exploration, d'essais/erreurs et de recherches, la culture bio débute une nouvelle phase : l'acceptation. Drôle de sobriquet mais cette culture est passée du risible à sérieux. Il serait audacieux d'affirmer que le bio ne plaît qu'aux bobos de ce monde, à l'écolo urbain ou autre grano exigeant. Tout au contraire, cette culture a été acceptée et continue de l'être par une plus forte majorité de clients et de consommateurs du monde entier. 

Prochainement, dans un avenir rapproché, le bio - qui est dans sa phase d'acceptation - pivotera vers la seule manière possible de produire.... La seule et unique acceptée.

Bonne discussion!