jeudi 23 octobre 2014

Possibilité d'un vin (sans terroir).

La terre n'apporte rien à la vigne.

Cette affirmation n'est pas de moi mais est plutôt tirée d'une entrevue parue il y a peu de temps. On est en droit de se demander si la personne qui en fait l'allusion est à la hauteur de telle affirmation? Pour vous rassurer, il s'agit d'un vigneron très respecté. Ceci donne un peu plus de poids à l'argument en question et il parle plutôt de la qualité de la terre qui accueille les vignes.

Ce n'est pas la première fois que je lis sur le sujet. Un scientifique avait la même réflexion sur le sujet et en faisait état dans la revue Le Rouge Et Le Blanc. En fait, selon lui, la qualité du vin est presqu'uniquement reliée à la main de l'homme. Celui qui s'occupe de la vigne comme un beau jardin et procure à cette dernière tout ce dont elle a besoin pour s'épanouir pleinement. Pour ce faire, il doit bien comprendre et posséder tout le savoir qu'il faut pour en arriver à ses fins : produire le meilleur raisin qui soit. Bref, la terre qui accueille la vigne n'est qu'accessoire et peu influente sur le goût du vin au final.

Ça demande réflexion. Pour bien comprendre l'enjeu et les commentaires - différents je l'admet - cités ci-haut, il faut revenir au mot "terroir" et lire la définition quand il est en contexte avec le vin et la vigne. Le terroir est composé de l’ensemble des facteurs de l’écosystème de la vigne : sol, sous-sol, climat et topographie et complété par la main de l'homme. Alors, il ne s'agit pas d'un seul facteur mais bien de plusieurs interreliés qui en font un tout. Le terroir peut donc exister partout ou la vigne existe. 

Si la terre n'a aucune influence sur le produit final, comment se fait il  que le vin soit si intimement lié à sa terre d'accueil? Sont ce les vignerons tous semblables dans leur façon de travailler? Alors, il serait juste de croire qu'un vigneron originaire de la Bourgogne peut reproduire exactement le même vin aux États-Unis qu'il élaborait en premier lieu en France? Comment est il possible que la Bourgogne soit - encore aujourd'hui - un tel exemple de perfection pour ses pinot noir et chardonnay? 

Certes, les différents facteurs de la production du vin sont en mouvance et vont majoritairement de pair avec les nouvelles technologies. Les vins natures, biodynamiques ou encore bio font plutôt un retour à la base de la viticulture sans pour autant oublier le travail que demande la vigne. Deux écoles de pensée bien différentes qui pourtant ne font qu'une seule et même chose si elles sont employées à bon escient : faire évloluer le vin! Ces deux mêmes écoles formeront encore bien des vignerons au cours des prochaines décennies et feront en sorte que ceux qui quitteront ces bancs - ou ses vignes - pourront un jour penser par eux-mêmes. Ils sont déjà les vignerons de demain et apprendront encore lorsqu'ils seront en fonction ou propriétaires de leurs propres domaines. Entourés de toutes ces variétés de cépages et d'un écosystème nommé "terroir". Ils douteront, feront de leur mieux et surtout, s'appliqueront à changer une fois de plus le monde du vin.

À la vôtre!

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