J'ai, pendant plus de 550 heures de formation, beaucoup appris. Le vin est un sujet inépuisable, de discussions, de découvertes et bien sur... de dégustations. Avant de commencer mes cours, je choisissais le vin par l'étiquette ou encore par la forme de la bouteille. Les meilleures bouteilles étaient celles qui portaient la mention "Château" ou encore "Domaine"... c'est tout! Je n'y connaissais rien et pourtant j'aimais accompagner mon Bordeaux (rouge) de pâtes sauce à la viande. C'est discutable mais je ne me souviens pas avoir remarqué que l'accord était raté, bien au contraire je vous assure. Cet accord et bien d'autre - que je ne fais plus - étaient les meilleurs qui soient. Maintenant, je cuisine très souvent en fonction du vin que j'ai choisi pour que l'accord soit juste et bon. Ai-je touché de près ou de loin à l'accord parfait? Oui!
Les meilleures accords ont été des coups de chance puisque je me fiais à mes connaissances théoriques pour les vins que je choisissais. N'ayant rarement dégusté les vins au préalable, il pouvait arriver que le résultat diffère de celui envisagé! Il arrivait aussi que la réussite soit fort réussie, voire mémorable.
Je pense à cette crêpe aux fraises arrosée de sirop de fraise, accompagnée de ce Cava : Codorniu Pinot Noir mousseux rosé. Je goûta à la crêpe, je pris par la suite le vin. L'explosion gustative qui s'ensuivit me dicta de regarder mes voisins de table pour analyser leurs réactions... ils continuaient à parler comme si de rien n'était. Je posa la question, "Est ce que vous aimez l'accord?" Ils étaient tous satisfaits, moi j'étais aux anges tellement chaque bouchée m'apportait l'ivresse de la première... J'ai aussi souvenir de cette recette de Saumon pris dans un livre de Ricardo que je servi avec un Condrieu de Pierre Gaillard. L'accord était tellement parfait que moi et ma copine devions nous retenir de ne pas trop boire et manger vite! Les classiques comme le comté assorti d'un chardonnay du Jura. Les huîtres qui se joignent au Chablis et bien d'autres encore...
Je choisi déjà les vins que j'apporterai pour la période des fêtes en fonction de ce que je cuisinerai. Le canard à l'orange de Jean Soulard fût un tel succès l'an passé, que je me dois (On le demande!) de répéter l'expérience. Mes livres de cuisine sont sollicités de plus en plus. L'heure approche,celle ou j'interrogerai discrètement des yeux mes voisins de table. Le moment ou le silence règne, le temps se fait discret, l'harmonie gustative ne peut plus être ignorée... puis viendra la question.
